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Le blog du Shadokk !!!

28 décembre 2008

histoire de voisinage

Allez, encore un Dimanche de plus. Un dimanche à rester enfermé. Un dimanche passé à trouver une quelconque idée qui me permettrait de m’extirper de ma condition de contemplateur éhonté de mon vide existentiel. Je hais ces jours de soi-disant repos, jour que la plupart attendent avec impatience parce qu’ils vont enfin pouvoir profiter de leurs proches, en profiter pour partir, en profiter pour vivre. Quelle idée ! Moi je ne pars pas. Je suis là . éternellement pendu à la fenêtre de mon appartement. Les plus jeunes ont peur de moi, les plus vieux se moquent. Mais je sens comme une forme de respect. « La gargouille ». C’est comme ça qu’ils m’ont appelé une fois. « La gargouille » , toujours pendu à ma fenêtre, parfois stoïque pendant des heures, m’imprégnant du monde extérieur, observant l’irréalité de ces enfants jouant entre eux, de ses parent attendris par les conneries de leur progéniture, de ses rapports que l’on qualifie d’ « humains » et qui me séparent d’autant plus de mes semblables. Depuis toujours, les liens entre individus me sont étrangers. Déjà très jeune, j’ai pu goûter de la perversité de l’esprit « fait Homme », de sa malignité, de sa capacité à user d’inventivité dans l’humiliation. J’étais ce qu’on appelle communément une tête de turc. Celui contre qui l’on s’acharne. Non pas parce qu’on a, à son encontre, un quelconque ressentiment, mais tout simplement parce qu’il est un objet de valorisation sociale. Un sacrifié pour le bien du groupe. Le catalyseur d’une haine structurante. Et pourtant, je ne leur en veux pas. J’ai rapidement compris la nature humaine. Le fonctionnement de cet animal refoulé qui, constamment, s’auto persuade qu’il est plus que la somme de sa chair et de ses os, qu’il a un destin. Le groupe brise ses ambitions. Grégaire, il plie sous la force de la nature, se frappe la poitrine pour être accepté par ses semblables. Plutôt crever que de leur plaire. Plutôt crever que de faire partie de leur groupe. Plutôt crever que de croire en l’exaltation des sentiments.

« La gargouille ». Construction humaine à la fois mystique, terrifiante, contrainte à la solitude,  hautaine et tellement présente qu’elle en devient invisible. Pourquoi pas. Ce mot raisonnait dans mon inconscient comme la première identité que je souhaitais exposer au monde.

 

*

* *

 

Tu l’as vu le vieux, il est encore là !

- La vieille chouette !

- Moi j’trouve qu’on dirait plus une gargouille.

- C’est quoi une gargouille ?

- Tu sais, c’est ces sculpture, en haut des églises qui représentent des monstres de pierre. Moi je trouve que ce vieux on dirait un gargouille, il reste là sans bouger tout le temps. Il fait flipper j’te jure. J’aime pas quand il regarde dans ma direction.

- Ouais c’est ça , c’est une gargouille. Eh ! toi ! espèce de vieille gargouille !!!

Sitôt les mots prononcés les deux enfants se mirent à courir de toute leur forces. Ne regardant pas en arrière, chacun d’eux imaginait le vieil homme se pencher un peu plus à sa fenêtre, basculer dans le vide, pendant que des ailes démesurées déchiraient son dos et ses vêtements. Chaque pas semblait rythmer le vol de cette curieuse créature dans leur direction. Ils devaient se mettre hors de portée avant qu’il ne soit trop tard, avant que les griffes ne se referment sur leurs épaules et que la gargouille ne les emmène dans sa tour .

La porte du collège se dessinait au bout de la rue. Evitant les différents groupes qui fleurissaient sur les trottoirs, ils se précipitèrent à l’intérieur comme un seul homme.

- « Brandeville et Cotas, c’est un collège ici pas un stade de foot !!! » hurla un étrange personnage dont le cou élancé au devant de ses épaules, les grosses lunettes et le manque de prises sur la réalité laissaient penser à une tortue décidée à traverser une route au mépris d’une circulation continue.

- Merde le pion !

*

* *

Je l’ai reconnu, celui des deux qui a soufflé mon nom à l’oreille de l’autre. Il habite en face de chez moi. A quelques fenêtres de décalage . Au deuxième étage du bâtiment C .

Il doit avoir douze ans. Il n’est pas bien grand mais il est vif. Famille nombreuse, il faut qu’il trouve sa place. J’aime le soir, la nuit, parce que , d’un coup la luminosité flottante des appartements m’ouvre à l’intimité de leurs locataires. Certains ne pensent même pas qu’il deviennent mon animation nocturne, mon théâtre populaire, mon cinéma muet. Je les tiens en mon pouvoir, ils vivent grâce à moi, nimbés d’une consistance qui leur échappe, qui les dépasse. J’aime particulièrement celui du petit qui m’a offert ma nouvelle identité. Chaque soir est une nouvelle scène. Lorsque le nuit tombe, vers sept heures, et que la lumière s’allume, la mère est déjà là. Je la voie qui s’escrime dans la cuisine pendant que les enfants gambadent dans les pièces avoisinantes. Elle crie parfois mais rien ne se passe . Elle est invisible. Je me sens parfois proche d’elle. Je hais sa médiocrité comme je hais la mienne. Transparence, tel est le fardeau que nous partageons. Mais elle au moins a une famille. L’appartement vit, frémit . Les gamins courent et jouent comme leur âge le veut. Chaque soir, cette frénésie virevoltante prend fin avec l’arrivée du père. Il pousse la porte et les jeunes s’arrêtent, stoppent leur course effrénée et se figent sous le regard du patriarche. Il traverse la pièce et s’installe devant la télévision. La femme accoure bientôt une bière à la main. L’appartement transpire la peur.  La pesanteur entrave jusqu’aux mouvements des protagonistes qui évoluent au ralenti. C’est jouissif.

L’homme boit et boit encore, attentif aux faits et gestes de chacun. Malgré le petit écran qui illumine sa face, je le sens attentif. Les yeux en coin, il surveille sa femme, les enfants, dans l’espoir caché que quelque chose se passe, que le naturel s’échappe et lui donne prétexte à intervention. Il est tapi devant l’écran comme une bête le serait dans les fourrés. Son esprit semble tellement absorbé par les herbes télévisuelles, que les enfants en oublient son existence et reprennent leur danse de vie. C’est à se moment qu’il bondit. Attrapant par le col le premier qui lui tombe sous les mains il se met à le secouer comme s’il eut été besoin de le réanimer. D’où je suis , je vois ses lèvres s’animer elles aussi, sa grosse main semblant brasser l’air au rythme des paroles. Et à chaque fois, comme un stimulus, l’instinct maternel pousse cet autre corps à s’interposer. Le piège se referme. La main libre trouve enfin sa cible. Il frappe, frappe, la femme tombe. Il jette l’enfant au sol.

Rémanence d’un passé oublié, l’immeuble oscille devant mes yeux.

L’homme tourne la tête, se rend compte qu’il joue à découvert, ferme les rideaux. Fin de la représentation.

*

* *

 

Le petit rentre chaque jour à la même heure. Il discute encore quelques minutes devant les jeux de bois, poumon malade de ce quartier construit vers le ciel, et se dirige vers la porte 2 du bâtiment C. c’est là que je vais intervenir.

Thomas parle encore avec son ami. Je les imagine évoquer des histoires de leur âge. Le conseil de classe qui aura lieu dans la soirée. Les avertissements des professeurs, la convocation des parents. Je sais que cette idée le turlupine. La « convocation des parents », comme une irrémédiable honte. J’imagine ce petit con se répandre en justification, enduire ses profs de promesses éhontées pour éviter l’humiliation. Il a besoin de mon aide, je suis sa bonne étoile même s’il ne le sait pas encore.

*

* *

Les amis se séparèrent. Alors qu’il s’avançait en direction de chez lui, le regard de Thomas fut attiré par une vision qui contredisait ses croyances les plus profondes. Devant lui, un homme luttait avec des sacs plastiques pleins. C’était la gargouille. La vague humanité qui s’échappait de la scène, celle d’un individu luttant pour transporter des denrées alimentaires, contrevenait avec le mysticisme et l’imaginaire qu’il avait construit autour de cet homme. Il n’eut pas été plus surpris si une véritable statue s’était mise à bouger au sommet d’un édifice religieux. Il le regarda interloqué. L’homme en profita pour croiser son regard .

- eh , petit , tu veux gagner une petite pièce ?

Le jeune ne répondit pas.

- J’habite au troisième. Si tu m’aide à monter ça chez moi, je te donne cinq euros.

Ce n’est pas tant l’expectative d’un gain facile que la curiosité de pénétrer dans l’entre de la bête qui le poussa à accepter. Alors qu’il saisissait les sacs, il s’imaginait déjà en train d’étaler, devant les yeux admiratif de ses camarades de classe, son aventure. Demain, durant la récréation, il serait le maître de cérémonie .

   

La récréation du lendemain ressembla à tant d’autres, à l’exception près que celui qui avait prévu d’accaparer l’attention ne parut pas. Ce n’était pas là son habitude. Thomas, contrairement à la plupart de ses petits camarade ne ratait jamais un seul jour de classe. Christophe, son ami de toujours s’était vu confié un jour, que c’était parce qu’il ne supportait pas de rester chez lui. Il préférait le contact des professeur à celui du survêtement aviné qui lui servait de beau père.

 

- Merci petit. Tu veux boire quelque chose ? J’ai des sodas dans le frigo.

Le petit acquiesça.

Tu sais, je te connais. Je sais où tu habites et je sais ce qui se passe chez toi. Je sais que ton père prend un malin plaisir à vous taper dessus, toi ta mère et tes frères et sœurs.

Thomas se raidit sur sa chaise. Il ne savait que dire, lui qui oeuvrait pour dissimuler son secret, voilà que la gargouille lui rejetait en pleine face.

-  « C’est pas mon père » se risqua-t-il d’une voix mal assurée.

L’homme renchérit. Tu sais je peux t’aider. Je sais ce que c’est que de subir les coups de quelqu’un de plus fort que soi sans ne pouvoir rien y faire. Je t’ai observé. Je sais que tu ne veux pas rentrer chez toi. Je me trompe ?

Le gamin se terrait dans le mutisme .

- Si tu veux, tu peux rester ici autant que tu veux, au moins tu seras en sécurité. Et moi je peux faire en sorte qu’il ne te fasse plus de misère.

Thomas allait se lever lorsque l’homme lui tendit un verre de soda.

- Saches que ce n’était qu’une proposition. Donne moi encore une poignée de secondes. Je t’ai promis cinq euros, tu les auras. Attend moi ici, je vais les chercher.

Il sortit de la pièce.

Il revient, comme promis, quelques secondes plus tard et lui tendit un billet. Thomas posa son verre vide sur la table et le pris. Tandis qu’il se dirigeait vers la porte, il sentit que ses jambes avaient de plus en plus de mal à le supporter, sa tête se mit à tourner. Le garçon heurta le mur et s’écroula sur le sol, la tête la première. Avant de sombrer pour de bon, il entendit une voix murmurer.

-  « N’ai pas peur, je suis ta bonne étoile, c’est pour ton bien que je fais ça ».

*

* *

 

Lorsqu’il ouvrit les yeux, Thomas était étendu sur un lit. La pièce sentait le vieux. Les tapisseries, vestige d’un autre âge où les propriétaires se plaisaient à peupler leur intérieurs d’animaux étranges et bigarrés, contribuait à l’atmosphère malsaine.

A la poupe du lit, dans un fauteuil à bascule, la gargouille luttait contre le sommeil. Sa tête se complaisant en un va et vient itératif et vertical.

- « Ah, te voilà enfin réveillé », dit il lorsqu’il aperçu que les cils du jeune s’agitaient.

Thomas ne savait que dire. Sa tête était lourde. Il aurait souhaité trouver les mots justes, ceux qui lui auraient permis de lui faire comprendre qu’il y avait erreur sur la personne, qu’il ne demandait aucune aide extérieure et surtout pas la sienne. Mais son esprit était encore embrumé par ce que l’autre avait subrepticement glissé dans son verre.

La gargouille continua. Il faut que tu ais confiance en moi. Je sais ce que tu endures et combien tu souffres. Je sais enfin quel est mon rôle, pourquoi je suis sur cette terre. Je suis ici pour toi. Tu es destiné à de grandes choses, mais tu as le malheur d’être mal né. Tout est écrit. Ma vie a été dure afin de me permettre de saisir les signes que ta condition m’a envoyé. Si j’avais vécu paisiblement, je serais passé à coté de ta détresse et n’aurais pu t’aider à réaliser ton destin. Heureusement, je sais ce que tu ressens. N’as-tu jamais souhaité la mort de cet homme, cet odieux personnage, grotesque, dégoulinant d’inutilité qui ne trouve sa place que par la soumission des plus faibles ! Je sais bien que oui. Tu l’as pensé fort, et inconsciemment tu m’as appelé. Je l’ai su le jour ou tu m’as donné ce nom : Gargouille. Sais tu à quoi servait les gargouilles ?

Thomas le regardait gesticuler sur son fauteuil, les yeux écarquillés. Manifestement, l’homme n’attendait aucune réponse. Il enchaîna.

- Dans l’imaginaire collectif, elles servaient à faire fuir les mauvais esprits. C’est pour ça que tu m’as appelé . Pour faire fuir ces mauvais esprits qui hantent ton quotidien...

Sans même attendre la fin de la phrase, Thomas rassembla ses forces, roula sur le coté et se précipita en direction de la porte. Son regard était concentré sur la poignée. Le vieux n’avait pas eu le temps de bouger. Il s’en saisit et appuya de toutes ses forces. La porte était close. Il se retourna, haletant et colla son dos à la porte.

- Je suis très déçu de ta réaction dit l’homme à bascule. Je pensais véritablement que tu étais en âge de comprendre ces choses, j’ai vraisemblablement présumé de toi. Mais ce n’est pas grave. J’ai attendu si longtemps que je ne suis plus pressé. J’attendrai que la maturité couvre ton petit être. Un jour tu seras en âge de comprendre, en âge de me remercier. En attendant ce jour, il va nous falloir patienter.

Au moment où ces mots sortirent de la bouche ridée, l’homme se leva. La stature imposante vint masquer le fil de jour qui s’échappait jusqu’alors de l’entrebâillement des volets. L’ombre grandissait au fur et à mesure qu’il avançait vers sa cible et enveloppait le petit corps. Les doigts longilignes virent bientôt se poser sur les épaules de Thomas. Celui-ci fut surpris de la pression engendrée par les mains d’un homme de cet âge. Il ne pouvait lutter. Ses bras étaient immobilisés et bientôt ses pieds se mirent à battre au dessus du sol. La gargouille l’avait soulevé, le regardait dans les yeux. Un regard lourd de sens, entre paternalisme et promesse d’avenir. Puis, comme une poupée, le jeune fut allongé sur le lit. Il sentit bientôt des sangles glisser le long de son buste et de ses cuisses. Lorsque le silence retomba sur la pièce,  il ne pouvait plus bouger . Un bâillon dans la bouche étirait les commissures de ses lèvres et prévenait la moindre velléité vocale.

*

* *

Un autre demi !

Accoudé au comptoir d’un bar vibrionnant de diversité, un homme poursuivait sa quête de l’idéal éthylique. Comme chaque jour aux mêmes heures, il livrait son corps à l’inspiration méthodique des effluves de bière. Cela faisait bien une heure et demi qu’il était là, le coude planté dans le bois. Peut être plus. Il ne le savait plus. Il commençait à se sentir apaisé, détendu , sûr de lui. Il se sentait entouré d’amis prêts à se pendre au moindre de ses mots. Il se livrait, parfois, à de subites embardées volubiles, s’égosillant, jetant au travers de la pièce une flopée de mots borgnes à qui voulait les recueillir. 

Plus les minutes passaient et plus il s’égosillait. Sa quête reposait sur un étrange compromis. A chaque gorgée, il se sentait prendre de la contenance, grossir, grandir. Il gagnait en assurance. Paradoxalement, comme s’il avait besoin de se nourrir des forces vitales qui passaient à proximité, il faisait le vide autour de lui. Le temps s’égrainait ainsi, de jour en jour perdu dans la spirale de l’éternel recommencement.

La nuit avait capturé le bar sous sa cloche. Alors que, de son gros doigt, il s’amusait avec la mousse frétillante d’une nouvelle pinte, une ombre pris place à ses coté. Le survêtement tourna la tête. Juché sur un tabouret, un drôle d’oiseau hélait le barman avec une assurance d’habitué. Il s’engagea dans une rotation corporelle, le coude toujours planté dans le bar. Perdu dans sa transe hypnotique comme d’autres le seraient devant un mauvais téléfilm, il se mit à dévisager le nouvel arrivant.

L’homme devait avoir dans les soixante dix ans, peut être plus. Son visage, sillonné de part en part de rides grossières, ne pouvait mentir. Ses bras semblaient disproportionnés. Etrangement longs, ils  n’en inspiraient pas moins une sensation de puissance.

- « J’ai l’impression de vous connaître. » tenta le plus jeune des deux.

- « C’est possible. Dit l’autre. J’habite au bâtiment B »

- « Et moi au C »

- « Nous sommes voisins alors ».

- « Ce doit être pour ça que j’ai l’impression de vous connaître. .. Je peux vous offrir un verre ? »

- « Si vous voulez ».

- « Je m’appelle Gilles. »

- « Et moi Francz. »

Les deux hommes se serrèrent la main.

Il restèrent des longues minutes à discuter de choses et d’autres, de la vie dans le quartier, de l’évolution dont il était victime depuis quelques années. Ils se noyèrent dans un même entendement, dans la nostalgie d’une idylle désespéramment perdu.

- « Et vous avez des enfants tenta francz ».

- « Si on veut . Je les ai attrapé en emballant la mère. Si j’avais su, j’aurais eu le courage de les balancer quant il était encore temps .

C’est des petits morbacs, toujours pendus à mes basques. Comprenez , c’est déjà assez dur de gérer ma situation, pas de boulot et tout ça, alors les avoir toujours dans les pattes quand je rentre. Et ça braille. Et ça gueule. Je supporte plus. Voilà qu’en plus, le plus vieux, il a décidé de s’barrer ! Pouf , envolé, il n’est pas rentré de l’école. Sa mère, elle en peut plus, elle à peur qui lui soit arrivé quelque chose. Moi je sais qu’il a voulu mettre les voiles. Au fond je serais bien content si y avait pas la mère. Mais c’est encore pire. Et ça pleure, ça braille de plus belle. Il est où mon petit ! mon tout petit. Et voilà que c’est de ma faute ! Elle se rebiffe. J’vous jure avant c’était pas comme ça , les gonzesses elles la ramenaient pas tout le temps comme ça. On leur disait un truc et c’était bon, elle fermaient leur gueule et c’est tout . Maintenant , j’vous jure !!!

- Mais il a quel âge votre fils.

- Chais pas, il est haut comme ça. Dit il en indiquant, la main à plat, un seuil imaginaire lui arrivant à la poitrine.

- Il est quand même un peu jeune pour courir le monde . Non ?

- Non que j’vous dit . Chui sûr. Et quant il en aura marre, qu’il aura plus de quoi bouffer, il reviendra.

- Mais dites moi . Je ne sais pas si cela a un lien avec votre fils, mais juste avant de venir ici, j’ai trouvé un cartable en bas de ma cage d’escalier. Je l’ai monté chez moi en me disant que j’y  regarderais à mon retour ; c’est peut être celui de votre fils. Le mieux serait peut être que vous veniez voir par vous même. En plus, j’en profiterai pour vous faire goûter une petite bouteille d’eau de vie qu’un ami m’a ramené. Du fait maison. Je ne vous dit que ça !

- Allé va pour l’eau de vie. On va pas s’arrêter en si bon chemin !

 

Et les deux hommes sortirent bras dessus bras dessous, titubant à moitié. D’embardées en embardées, ils avaient l’air les meilleurs amis du monde. Pourtant, au passage d’un lampadaire un petit air matois de dessina sur le visage du plus grand des deux.

*

* *

Lorsqu’il se réveilla, Gilles était ligoté sur une chaise. Quelque chose tambourinait dans sa tête comme si un petit être cherchait à s’en extraire en creusant la boîte .

Il redressa le cou. Son regard vacillait. En face de lui, quelqu’un était allongé sur un lit. Bien qu’il ne parvint pas à stabiliser sa vision, il lui sembla reconnaître le petit Thomas. L’absurdité des propos qu’il avait tenu sur une potentielle fugue lui remontèrent dans la gorge.

Il chercha à se remémorer.

Il se souvenait de l’homme rencontré au bar. Il se souvenait qu’ils étaient sortis tous les deux et… qu’ils étaient allés chez lui pour voir je ne sais quoi. Il y avait eu la tournée de liqueur et puis plus rien.

La porte s’ouvrit.

Le ligoté tenta d’exprimer son désarroi mais seul un triste son guttural parvint à s’extraire de sa bouche.

- Vous êtes donc réveillé entama le nouveau venu. J’ai justement un petit cadeau pour vous. Il tendait au bout de son bras deux  bouteilles d’eau de vie. Puisqu’il me semble que c’est la seule véritable chose qui vous tient à cœur, j’ai décidé de vous en faire profiter.

Il débouchonna la première et approcha le goulot des lèvres de l’homme qui détourna la tête.

- Allons, n’allez pas me faire croire que vos élans se sont dissipés.

Il lui attrapa le menton, tira la tête en arrière en prenant soin d’ouvrir la bouche de l’individu . Le liquide dégoulinait des commissures.

- Ah, je vois qu’on fait le difficile. Très bien. Sachez que cela ne se fait pas de refuser une cadeau .

La gargouille se tourna et saisit la poignée d’un tiroir qui pointait derrière lui. Il en sortit un étrange objet conique.

Je crois que vous avez besoin d’aide. Si ce n’est que cela, je suis votre humble serviteur. D’un geste, il repris son entreprise. Attrapa le visage de l’homme par le menton, et lui enfourna l’objet dans la bouche profond, plus profond, jusque dans la gorge . Le ligoté éructait cherchait à se débattre, à tourner la tête mais avec une conviction évanescente. Les râles furent vite étouffés lorsque le liquide roula dans l’entonnoir. Il dégoulinait, la bouteille se vidait petit à petit, gonflant le ventre mou de cette image de soumission.

Sitôt finie, le vieux en déboucha une autre qu’il vida de nouveau.

- Soixante quinze degrés, ça décrasse n’est ce pas ? Un rire profond et caverneux emplit la pièce.

Alors comme ça on préfère l’alcool à sa propre famille ! reprit Francz d’une voix qui se perdait dans les basses. Sans même attendre de réponse il abattit la bouteille sur le bras sanglé. Des éclats de verre volèrent au travers de la pièce.

L’homme geignait. Les effluves montant, il disparaissait du monde, ne savait plus pourquoi se plaindre, quoi penser. Ses forces étant toutes entières concentrées pour tenter de retenir cette tête dodelinante qui roulait irrémédiablement de gauche à droite, il oubliait ce qui était en train de lui arriver.

La plaie était sévère mais l’homme ne réalisait pas.

Le regard de la gargouille avait changé. Pour lui, le jeu était fini.

- Alors gros porc, on aime frapper hein ! On aime lever la main ! 

Le tesson de bouteille se rapprochait de la plaie béante qui mouillait le poignet de l’autre. Il y apposa le bord tranchant. Puis, dans un mouvement de va et vient, il appuya, un peu, puis de plus en plus fort. De lourdes goûtes heurtaient le plancher. Un flux volait par intermittence dans la pièce maculant parfois les murs.

La main bascula vers le vide et s’engagea, comme un athlète sur une corde raide, dans un rotation quasi autonome. Le tesson continua son entreprise. La corde fut tranchée et les gros doigts heurtèrent le sol dans un bruit rappelant celui d’une serpillière humide.

*

* *

Thomas avait suivi la scène des yeux. Pétrifié, soumis à cette vision, contraint par les sangles.

La dernière scène l’avait fait tourner de l’œil. Il revenait doucement à lui. La gargouille était sortie. Ils étaient seuls dans la pièce, lui et la masse informe qui reposait sur le fauteuil. Des râles poussifs indiquaient qu’il était toujours en vie. Le regard de Thomas fut attiré par le reflet du soleil matinal sur son ventre. Juste entre les deux sangles un morceau de verre, fruit de l’éclat de bouteille, avait trouvé refuge. L’enfant, pour la première fois depuis qu’il était ici, vit une source de salut. Il se mit à gesticuler méthodiquement. Tenta d’incliner son corps, suffisamment pour faire glisser sa source d’espoir au coté de sa main. Les sangles étaient bien tendues et le maintenaient fermement. Il ondulait de plus en plus fort. Sans pour autant vouloir prendre le risque d’attirer l’attention. Lorsqu’il entendit la porte d’entrée claquer il ne se retint plus. Il se contorsionnait de plus en plus fort. Les vagues itératives commençaient à porter leurs fruits. Le verre se déplaçait, centimètres par centimètres, vers l’extrémité de son corps. Il finit le travail par de petits mouvements de l’estomac. Il ne pouvait se permettre de le faire tomber trop loin de sa main. Enfin il sentit une légère piqûre. Ses doigts tâtonnèrent sur le matelas. Il se saisit de l’objet et poussa un soupir de soulagement.

 

*

*  *

Le claquement de la porte retentit de nouveau. Le son masqué d’une conversation parvint jusqu'à lui. Il tendit l’oreille. Non, il ne pouvait le croire. Dans l’entrée, il en était sûr maintenant, l’homme tenait conversation à sa mère. Il tenta de crier mais le flot de ses paroles étaient étouffé par le bâillon qui enserrait sa bouche. Il continua. Au bout d’un moment, il sentit que le ton de la conversation évoluait. Après un bref silence, il entendit son nom. Ses plaintes n’avaient pas été vaines.

- Laissez moi, je vous dit que j’ai entendu quelque chose !

la femme poussa violemment son hôte de coté, ouvrit une porte et se précipita dans le couloir. Les bruits de pas se rapprochaient. La poignée de la porte frémit, tourna sur elle-même. La femme apparut. Le cris qu’elle poussa fut interrompu net. Elle tomba sur les genoux. Le protagoniste qui se tenait derrière elle tenait à bout de bras un tabouret en bois massif.

*

* *

 

Thomas eut l’impression d’un éternel recommencement. Au coté du premier fauteuil un second avait été installé. La femme y était ligotée et bâillonnée. Le malade était dans la pièce. Un sourire aux lèvres, il était absorbé par la tâche suivante : aiguiser un couteau.

Il se retourna vers lui.

- N’ait pas peur, tu sais, au fond nous sommes pareils. Moi aussi j’ai vécu difficilement avant de faire une rencontre qui allait changer ma vie.

Il reprit. Avant j’étais constamment humilié. Un jour j’ai rencontré un homme qui m’a initié à la réalité de notre vie. Nous sommes entourés d’incapables et d’ignorants. Le problème, c’est leur nombre. Ils sont partout. Et se multiplient à une vitesse démentielle. Cet homme m’a appris quel est notre véritable mission. Les faire expier tous autant qu’ils sont. J’y ai presque cru. Nous étions tellement bien partis. Nous étions entré dans un processus de sélection à grande échelle qui allait transformer radicalement notre civilisation. Et puis encore une fois cette loi du nombre nous à frappé. Cette coalition invraisemblable. Avec ses « Droits de l’homme » ses procès pour « crime contre l’humanité » ! Nous étions la véritable humanité ! Tu comprends ? Aujourd’hui regarde le monde ! Surpopulation, indiscipline. Ces êtres informes avec leur philosophie permissive sont partout, ont corrompu notre idéal.

J’ai compris le jour où je t’ai connu que tu m’aiderais dans ma tâche. Toi aussi tu as été victime de cette décadence humaine. Tu es encore un peu jeune, mais tu portes en toi une graine qui ne demande qu’a germer. A ton âge tu sais déjà ce que peut engendrer notre société de quoi sont capables ces êtres inférieurs. Il pointait du doigt le manchot. Tu comprendras à quel point ce genre d’individu nous est nuisible. Tu le comprendras et tu m’aideras. Tu me remercieras de t’avoir débarrassé de lui comme tu me remercieras de t’avoir débarrassé d’elle. Il se tourna vers la femme. Je t’apprendrai cette science du corps humain qui permet de les faire expier jusqu’au plus profond de leur âme.

 Entre les longs cheveux, des yeux exorbités suivaient la scène avec terreur. La gargouille avança doucement la lame vers ce corps tremblant. Toujours plus près, jusqu'à la faire pénétrer doucement dans la chair de l’épaule.

Thomas ne pouvais plus attendre. Il saisit le morceau de verre entre le pouce et l’index et contorsionnant son poignet, continua l’œuvre à laquelle il se livrait lorsqu’il était seul dans la pièce. Les sangles étaient particulièrement dures. Le tranchant de l’objet ne les avait que faiblement entamé.

Le cris étouffé qui remplit la pièce le força à redoubler d’efforts.

La lame pointait de l’autre coté du corps, juste au coté de l’omoplate. L’homme se redressa et sortit un objet de sa poche. Thomas distingua une longue vis.

Il ne pouvait croire qu’un individu puisse , consciemment, se livrer à de tels agissement. Lorsqu’il vit qu’il la faisait pénétrer dans la plaie, la faisant tourner pour que peu à peu elle prenne place dans cette cheville de chair, il n’en puis plus. Il convulsa. Les saccades de ce petit corps interrompirent l’œuvre du vieil homme qui se retourna dans sa direction.

Celui-ci exultait.

- Calme toi ! dit il comme s’il lui reprochait d’interrompe un plaisir inassouvi .

Si tu supportes cela tu seras prêt. Rien ne pourra plus t’atteindre. Tu comprends.

Des larmes coulaient sur les joues du garçon.

Tu seras libre ! l’homme exultait de plus belle. Ses mains brassaient l’air.

Rien ne pourra se mettre en travers de ta route. Tu ne t’attendriras plus sur le sort de ceux qui n’en valent pas la peine. Ses bras s’étaient dressés, dans une sorte de supplique incompréhensible, vers le plafond.

Il s’interrompit d’un seul coup. Son visage se figea. Sa respiration se fit plus forte jusqu'à devenir haletante. Ses traits blêmissaient à vue d’œil.

-«  Non pas ça ! » murmura-t-il. « Pas maintenant ! »

Sa main droite se crispa sur sa poitrine. La gargouille tituba, fit quelques pas en direction du lit, s’écroula sur le rebord en heurtant violemment Thomas, et glissa sur le plancher.

Thomas comprit. Son grand père avait, lui aussi, été victime d’une attaque cardiaque.

Un soulagement emplit son corps. La folie meurtrière s’était éteinte avec la gargouille. Enfin cette épreuve trouvait une fin juste. Comme dans les films. Le méchant, sur le point d’aboutir était frappé par une manifestation du bien, était terrassé en pleine gloire, avant l’accomplissement de son acte ultime.

Pourtant, lorsqu’il voulu poursuivre son œuvre et se débarrasser des sangles, il se rendit compte que dans sa chute, l’homme l’avait fait lâcher prise.

Le bout de verre s’était réfugié quelque part sur le plancher.

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6 mai 2008

Myspace !!

Un peu d'auto promotion !!

http://www.myspace.com/shadokk

4 novembre 2007

Niort.

Au fait, pour ceux qui se demandent à quoi ça peut bien ressembler Niort !

Niort___Fin_octobre_2007_001 Les halles ( marché)      Niort___Fin_octobre_2007_002 le donjon

s Niort___Fin_octobre_2007_004 Par là on arrive au "bistro des éclusiers" l'un des (rares) endroits sympas de Niort

Niort___Fin_octobre_2007_005 toujours dans le même coin. Et quant on tourne la tête:   Niort___Fin_octobre_2007_009

Allé c tout pour auj

1 novembre 2007

Du salaire de Sarko,

Alors voilo, il l’a son augmentation. Est-ce que c’est bien ou mal, en tout cas, ça risque de lui péter à la gueule tout ça.

Bon actuellement, c’est vrai que les 6000 euros et des brouettes du chef de l’Etat sont de l’argent de poche et que la plupart de ses dépenses réelles sont en fait noyées dans la masse des dépenses élyséennes. Un peu de transparence ne ferait pas de mal.

CEPENDANT (parce qu’il faut pas déconner quand même !!)

S’il ne fallait citer qu’une poignée attributs de la politique, le maniement des symboles serait de ceux là. Qu’est ce qu’on nous dit ? Que l’état est en faillite, que tout le monde doit se serrer la ceinture ( ça avait commencé avec Breton), que fini les privilégiés (régimes spéciaux et compagnie ).

Et qui nous fait passer ce doux message ? Un individu qui est arrivé au pouvoir en prônant la culture du résultat et la prime au mérite. Qu’est ce que cela signifie ? Que l’accroissement de votre salaire dépend de la satisfaction des objectifs et de l’atteinte des résultats.

Oui, mais alors ? Ben, si encore, après avoir remis la France sur les rails, rebousté la croissance, redynamisé l’initiative économique et accru le pouvoir d’achat ( ou au moins l’une de ces choses là), il venait nous dire : « objectif atteint , les français vivent un peu mieux, je vous propose donc une substantielle augmentation du salaire de président ». Bon ça collerait avec son plan marketing

Le problème c’est qu’a part Sarkozy (qui court partout) rien n’a encore bougé en France. Et lui vient nous proposer son + 140 %.

Comment on appelle ça déjà, lorsqu’on file une bonne grosse somme d’argent à un gars qui arrive à la tête d’une boite, le tout, avant que le travail ne soit effectué ? Alors, cherchons...bon, ce n’est pas une prime de résultat… ah, …c’est pas un golden hello ?

Bravo pour le président de la culture du résultat et du changement dans les pratiques.

29 octobre 2007

Concert d'Aaron, mortel !!

Voilà, vendredi soir c'était le concert d'Aaron et de Cocoon en première partie. Que dire sinon que c'était mortel !

Cocoon c'est un duo guitare piano + deux chants. Le gars à un peu la voix de Ben Harper. Le tout est très propre et bien qu'ils ne soient que deux, la musique n'est pas pauvre. EN plus ils sont super poilants !! bon contact avec le public. 'parrait qu'ils ont gagné un concours organisé par les inrocks (CQFD) http://festival.lesinrocks.com/festival/?2007/09/25/22-cocoon ... et ils sont déjà passé au fou du roi ( sur inter).

C'était un bon moment.

Mais bon Aaron... no comment. IL ne sont que trois mais mes amis... ça claque sévère. C'est simple, on a l'impression qu'ils ont tout compris à la musique. Super mélodies, super voix, des textes qu'on l'air vraiment pas mal, super présence scénique, super contact avec le public. Le genre de groupe avec lequel on déconnecte. Quant on pense que c'est que lleur premier album. J'imagine m^pas la suite.

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Bon, j'étais avec mon tel qu'a pas de zoom mais qui fait du bruit ( j'ai voulu prendre entre deux chansons : je me suis payé la honte !! le vieux bruit de derrière les fagots.) Résultat : deux photos trop moches (j'osais plus après et une vidéo qui rend rien. Mais c'est pas grave, je la met quand même !!

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Voilà, après le concert vu que yen a qui bossent le samedi g laissé les amis pour voir si il n'y avait pas deux trois trénards au Temple. Yen avait  !! ça tombait bien. Papote, papote,vieille virée à travers les rue niortaises ...4h (si, c'est possible à Niort !). Bref, super soirée.

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25 octobre 2007

Poétique de l'égorgeur - Philippe SEGUR

Poetique_de_l__gorgeurBon, j'ai adoré ce livre. ça fait maintenant quelques temps que je l'ai lu. Dans l'euphorie j'ai écris à l'auteur qui m'a répondu !!! Et en plus Philippe Ségur est sympa ! Allé, je vous le fait partager:

moi:

Bonjour,

Je vous ai découvert en tant qu'écrivain par l'intermédiaire de la « Métaphysique du chien». A l'époque j'ai été subjugué par le style de cet ouvrage, par le rythme, son humour. J'en ai fait la promo autour de moi, disant qu'il faisait désormais partie de ma « bibliothèque idéale », de mes quinze (voire dix) ouvrages de référence (et oui !).

J'ai par la suite lu « Autoportrait à l'ouvre-boîte» mais ai été moins séduit. Puis j'ai repris mon chemin littéraire sans trop penser à vous.

Il y a quelques jours j'ai acheté « Poétique de l'égorgeur».

J'ai eu l'impression de retrouver un compagnon que je n'avais pas vu depuis longtemps. Une façon d'être, une atmosphère particulière en sa compagnie.

Lorsque j'ai fini votre ouvrage, j'ai ressenti une boule dans la poitrine. Un manque. Comme si je venais d'être (re)séparé d'un proche. Je n'avais pas ressenti cette sensation depuis bien longtemps. Il y a des fois, on intellectualise sa lecture. Ah, oui, c'est bien écrit, il y a du style ! On est en admiration devant l'intellect de l'auteur qui a été capable d'agencer ses pensées si admirablement. Et parfois, il y a un je ne sais quoi de plus qui fait que vous restez de longue minutes, le livre entre les mains, regrettant presque de l'avoir achevé si tôt.

On se dit que la vie humaine est un jeu de piste à la recherche des ouvres qui contribuent à faire vibrer votre existence. Des moments rares. C'est pour cette raison que je tenais à vous remercier.

Lui:

Bonjour,
Voilà une lettre qui justifie des mois de travail et, plus largement,
toute mon activité d'écriture ! Je suis heureux que ce livre vous ait
plu : il a été écrit dans une sorte de transe, à un rythme soutenu, à
partir d'une voix intérieure qui s'est imposée dès le premier chapitre
et qui a dicté ensuite ses propres transformations. De là à penser que
Yagudin y est pour quelque chose...
Recevoir un témoignage comme le vôtre est très important, parce que
l'écriture est une forme d'emprise, de clôture, qui fait vivre dans une
solitude intense. Cela n'a rien de négatif en soi, mais quand le
manuscrit est achevé, il est précieux d'entrer dans une relation avec
les autres, qui ne soit pas unilatérale. Cependant  cela ne dépend plus
de la seule volonté de l'auteur ! Aussi, à mon tour, je vous remercie
d'avoir pris la peine de m'écrire vos impressions.
Recevez mes meilleurs sentiments,

Philippe Ségur

25 octobre 2007

Croître ou ne pas croitre ...

Stopper la croissance. La croissance tue l’écologie !!

De nos jours, la croissance est mangée à toutes les sauces. Au-delà du concept il peut être utile de se poser la question de ce que l’on peut entendre par le mot croissance. La croissance est "l'augmentation soutenue pendant une période longue d'un indicateur de production en volume" (François Perroux).

C’est bien… ça me fait une belle jambe.

Ce qu’il faut retenir c’est que la croissance est liée à une évolution de l’activité des entreprises nationales. Et qu’est ce qui se passe lorsqu’une entreprise de l’hexagone produit plus ? Ben, elle a plus de chance qu’une entreprise qui produit moins de chercher des personnes pour développer l’activité. Donc ? …Du boulot. Yes !

Oui mais la croissance « détruit, pollue… » !?! Faut peut être regarder au-delà des mots. Toute production ne détruit pas.

Par exemple, une boite a une super idée de logiciel, ça tombe bien puisque, parce qu’il est super pratique, il intéresse d’autres boites ou particuliers. Ils l’achètent. La boite se dit « j’ai un concept qui marche, je vais creuser encore un peu et accroître le développement ». Elle va donc recruter des développeurs qui vont développer (ça tombe bien non ?). Moralité ? : du boulot ! ( et en plus le logiciel se vend sur le net ! pas de pollution liée aux transport, pas de packaging, formation par visioconférence…tout ça parce qu’ils ont embauché un autre gars pour optimiser la distribution du produit)

Et l’environnement dans tout ça ? C’est pareil. Mois de CO2 ? Pourquoi pas des maisons HQE ? Au fait qui est ce qui a pensé à la conception des matériaux,  qui va les construire ?

Des panneaux solaires ? Il me semble que ça ne pousse pas dans les arbres (enfin je crois) . Il y a toujours des gens pour penser et produire .Et ça, qu’on le veuille ou non, ça contribue à la croissance. La croissance n’est pas un bloc monolithique. Pour parodier les inconnus, il y a la « bonne et la mauvaise » croissance. La croissance qui détruit et la croissance qui fait du bien.

En tout cas, on ne peut pas à la fois gueuler contre ce concept dans son ensemble et gueuler parce qu’il y a trop de chômage (même si le français le fait très bien).

Le concept vaut ce qu’il vaut mais au-delà de l’indicateur (PIB) (qui est un abri confortable pour certains) il y a la réalité de la vie de tous les jours. Plutôt que « plus de croissance du tout » (ce qui ne veut rien dire), vive le mieux de croissance et la croissance sélective.

25 octobre 2007

ah l'aigre !

On s'en fout: Claude Allègre, l'homme qu'il vaut mieux avoir comme ennemi que comme ami, annonce qu'il quitte le PS. Les autres partis se font tout petits et regardent ailleurs en espérant ne pas être pris en affection par le chasseur d'élephantidés (avec et sans poils !!).

25 octobre 2007

Juste pour ne pas oublier ...

Voilà, le grenelle de l'environnement est fini. Avec plein de belles idée. Un petit pense bête pour ne pas oublier, rdv dans quelques années...

OGM

Suspension de la culture commerciale des OGM pesticides dans l’attente d’une expertise conduite par une nouvelle instance qui sera créée avant la fin de l’année. - La France transposera la directive européenne OGM au printemps 2008.

FISCALITE

Nicolas Sarkozy propose la création d’une TVA à taux réduit sur les produits écologiques. - Il lance la réflexion sur la création d’une taxe climat-énergie sur les énergies fossiles en contrepartie d’un allègement de la taxation du travail. - Il propose de taxer les produits importés de pays qui ne respectent pas le protocole de Kyoto. - Il propose de taxer les camions qui traversent la France et utilisent le réseau routier français. - Il propose que la taxe écologique annuelle sur les véhicules neufs les plus polluants, une idée avancée par le «Grenelle», serve à financer le retrait des vieilles voitures polluantes grâce à une prime à la casse.

ENERGIE

La France ne renonce pas à l’énergie nucléaire mais gèle la construction de nouveaux sites. - Lancement d’un programme national des énergies renouvelables pour dépasser l’objectif européen de 20% de la part de consommation d’énergie à l’horizon 2020. - Construction des éoliennes sur les friches industrielles, loin des sites emblématiques. - Priorité au développement des biocarburants de 2e génération. - 50.000 emplois créés d’ici à 2012 dans le secteur des nouvelles énergies. - Interdiction des appareils les plus consommateurs d’énergie dès qu’une alternative se présente à un prix raisonnable. Ce sera le cas pour les ampoules à incandescence et les fenêtres à simple vitrage dès 2010.

TRANSPORTS

Construction de 2.000 kilomètres de lignes nouvelles de TGV d’ici à 2020. - Plan d’investissement dans les liaisons fluviales «qui retirera des routes un million de camions en 2020». - Plan de redressement des ports. - Rétablissement d’une participation de l’Etat pour la construction de voies de bus, de tramways ou de voies cyclables.

BATIMENT

Tous les bâtiments neufs construits en France répondront aux normes de «basse consommation» d’énergie avant 2012. - A l’échéance 2020, les bâtiments neufs seront à énergie positive, c’est-à-dire qu’ils produiront plus d’énergie qu’ils en consomment. - Plan de rénovation de 400.000 logements anciens par an. - Création de plus de 100.000 emplois dans le bâtiment avant 2012.

RECHERCHE

Nicolas Sarkozy a rappelé que l’Etat consacrerait un milliard d’euros sur quatre ans à la recherche sur les énergies et les moteurs du futur, la biodiversité et la santé environnementale.

AGRICULTURE BIOLOGIQUE

Un repas «bio» sera proposé au moins une fois par semaine par les cantines publiques. - Les cahiers des charges de la restauration collective incluront des produits labellisés ou issus d’exploitations certifiées.

ADMINISTRATIONS

Les ministères et les administrations feront un bilan carbone dès 2008 et engageront un plan pour améliorer de 20% leur efficacité énergétique. - Les nouveaux véhicules des administrations devront être propres dès 2009.

SANTE

Nicolas Sarkozy s’engage à interdire en urgence les pesticides les plus dangereux. - Il demande au ministre de l’Agriculture, Michel Barnier, de lui soumettre avant un an un plan de réduction de 50% des pesticides, «si possible dans les dix ans qui viennent». - Il demande un plan d’éradication du saturnisme et une nouvelle loi sur l’air. - Insonorisation des logements dégradés à proximité des aéroports d’ici cinq ans.

POLITIQUE ENVIRONNEMENTALE

Le Parlement est chargé d’adopter une loi de programme qui fixera les principes et les objectifs de la politique française de développement durable à long terme. - Création d’un droit à l’alternative pour tous, afin que des décisions environnementales «ne laissent personne dans une situation insoutenable». - Tous les grands projets publics seront arbitrés en intégrant leur coût pour le climat, leur «coût en carbone». Un projet dont le coût environnemental est trop lourd sera refusé. - Les décisions non écologiques devront être motivées et justifiées comme «dernier recours». - Création d’un droit à la transparence totale des informations environnementales et de l’expertise.

25 octobre 2007

Le club des bouts en train de la dette...

Bon voilo,

Pour rappel je suis actuellement à l'ENACT 'ecolenationaledeformationdescadresterritoriauxquinenveulent) d'Angers en formation sur la gestion de dette et de trésorerie. Tout un programme !!!

Bon, parce qu'il est important de s'aérer de temps en temps on a fait un peu le tour de la "promo d'une semaine" pour connaître ceux qui seraient un poil motivés pour une (micro) virée sur Angers ( enfin un apéro + resto, pas non plus la teuf jusqu'a 6H du mat !!). Résultat ? 4 moi compris... Amis bout en train de la dette !  Qu'à cela ne tienne nous voilo parti. Quatuor infernal Adrien (secrétaire gé), Frédéric (DGS), Aude( adj au dir fi d'une agglo) et ... moi  pour une courte (mais intense) virée dans les rues angevines.

Ben, c'était fort sympa ma foi !! Après un apéro dans un rad que j'aime bien

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et moult pérégrinations on a échoué dans un resto médiéval. Genre ménestrel hurlant et Esméralda tournicotante ...

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le tout autour d'une bonne table en bois ornée de cuvée d'Anjou !!!

100_0866100_0868100_0854non, je fais pas la gueule je suis hypnotisé par les tournicotis !

La déco, sympa c'était dans une église.

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Le problème c'est qu'ils devaient avoir de tellement grosses factures de chauffage qu'ils ont été obligé de rogner sur la matière première : la bouffe !! Faut pas déconner qud même...

Sinon, au final une bonne soirée. Et ouais on a même pas parlé boulot; yes !!!

En gros, j'suis content !(et un peu pété aussi, oups!)

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